lundi 14 octobre 2013

Crowdfunding : débat passionnel, de quoi parle-t-on ?

Crowdfunding ou financement participatif en français. Le gouvernement en voulant légiférer a ouvert la boîte de Pandore. Avant de m'intéresser au sujet, j'ai toujours cru qu'il existait un seul modèle. Au début des débats, l'économie du Web n'a jamais fait le distingo non plus. Il n'y a que récemment que l'on commence à voir dans différents articles les différents modèles et ceux qui sont concernés.


Il existe donc 3 modèles de crowdfunding, je m'appuie sur un document transmis par l'un des acteurs, SMARTANGELS, que j'ai rencontré la semaine dernière lors d'une conférence à Euratechnologies :

Le modèle originaire basé sur le don (My Major Company, KissKissBankBank, Ulule) Le modèle basé sur le prêt (Babyloan, Prêt d'Union, Spear) Le modèle basé sur la prise de participation en capital (Smartangels, Wiseed, MyMicroInvest)


Ce ne sont que les deux derniers modèles qui sont concernés par le projet de loi, en aucun cas le modèle originaire.


A la base, Networkvb voulait utiliser les services de MyMicroInvest, une plate-forme belge, pour financer la suite de son projet. Face au débat actuel en France et donc à la découverte des différents modèles, j'ai découvert un intérêt particulier pour l'ensemble des modèles, tout particulièrement pour le modèle originaire, grâce à ma rencontre avec Ulule qui a démarré la semaine dernière un tour de France et qui s'est arrêté à Lille. Il faut savoir que le projet record chez Ulule a obtenu la somme de 681.046 euros, donc au-delà des limites fixées dans le modèle basé sur les prêts, limite qui est à l'heure actuelle de 300.000 euros pour informations.


Le débat passionnel se focalise surtout sur le modèle basé sur le prêt car le renforcement de la législation accentue surtout ses efforts sur ce modèle avec des restrictions qui semblent excessives. 250 euros par personne et par projet, c'est en effet très peu. De plus, une somme plafond à 300.000 euros a été fixée pour bénéficier de la simplification des démarches. Il est évident que le lobbying des banques a joué pleinement son rôle.


Les acteurs du modèle basé sur la prise de participation en capital semblent se satisfaire davantage des premiers éléments du projet de loi même s'ils affirment qu'il peut être perfectible. Il faut savoir que ce sont ses mêmes acteurs qui étaient demandeurs d'une législation dans ce domaine. Je n'ai pas eu d'éléments chiffrés clairs pour ce modèle.


A ce jour, Networkvb utilisera dans un premier temps la plate-forme Ulule avec une opération avant la fin de l'année, puis la plate-forme MyMicroInvest par la suite pour ne pas être contraint par le changement de législation en cours en France. Par ailleurs, BNP Paribas partenaire du Ulule Tour est ouvert aux porteurs de projet utilisant le crowdfunding originaire. Si on leur dit que l'on va utiliser une plate-forme étrangère de crowdfunding pour éviter la législation française, ils sont légèrement gênés.


Passer par le crowdfunding est une solution parmi d'autres. Networkvb va l'utiliser pour renforcer ses atouts auprès des interlocuteurs traditionnels du financement : les banques, les business angels et les VCs. Networkvb a défini 5 modes de financement différents avec un équilibre entre le haut de bilan (capital social de l'entreprise ou fonds propres) et le bas de bilan (créances, prêts) : le haut de bilan finance les investissements (long terme), le bas de bilan finance le cycle d'activité (court terme).


On compare facilement avec les USA : ce n'est pas du tout le même environnement la même culture. Ce n'est pas parce que vous pouvez avoir des millions aux USA que vous allez réussir, la taille du marché n'est pas la même. Si vous voulez la même taille de marché, alors il faut vous battre au niveau européen, pas au niveau français. Réussir avec moins, c'est être plus innovant et plus productif, donc proposer un projet plus rentable. Nous savons tous que les montants des entrées en Bourse cache à plus ou moins brève échéance l'éclatement d'une bulle.


Pour conclure, je dirai que cette réforme a été mal préparée sans vision globale et sans volonté d'amener la réflexion au niveau européen pour avoir une cohérence d'ensemble et éviter de devoir revenir dessus plus tard. A titre personnel, je dirai qu'il est primordial de faire ses choix en évitant toute dépendance de son activité sur le bon vouloir du politique. En Europe, on a un avantage formidable, pour faire bouger les choses il faut simplement changer de pays. Si ma campagne de crowdfunding avec MyMicroInvest me conduit à créer une structure juridique en Belgique pour éviter tout litige juridique, je n'hésiterai pas une seule seconde.




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2 commentaires:

  1. Le crowdfunding cela fonctionne pour certaines entreprises et pas pour d'autres.On se demande pourquoi?

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    1. Sous prétexte que l'on fait appel à la foule, on a fait croire que tout était possible facilement, c'est le langage marketing des acteurs. Il ne faut donc pas s'étonner des déceptions

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